Gilles Warembourg
Edition Le Riffle 10€
Gilles Warembourg n’est pas franchement un amuseur de galerie : c’est un garçon posé, mesuré, qui écoute beaucoup, qui parle peu. Comme tous les sages, il sait que la parole est d’argent et que le silence est d’or. Mais lorsqu’il prend la parole, pour quelques mots, l’œil vif et le regard bienveillant, c’est à notre tour d’écouter et de prendre quelques leçons. C’est à notre tour de nous poser des questions sur le double ou triple sens de ses métaphores, de ses histoires, de ses phrases elliptiques… On avait déjà rencontré Gilles aux détours de Flandre Noire (avril 2008). Ce texte-là nous avait laissés sans voix. « Chroniques posthumes » est du même tonneau, sur le fond (la vie qui s’écoule inéluctable et qui nous mène vous savez où) mais la forme est différente : une série de nouvelles consacrées au même village « Les deux Fécourt », à des époques différentes. Seul le décor perdure, les 2 cafés, les deux églises, le canal, l’écluse du Nouveau-Né… On ne saurait parler d’humour noir, car les faits se sont réellement passés, même s’ils sont scabreux ou prêtent à plaisanter. Mais on sent un imperceptible et minuscule sourire au coin des lèvres de l’auteur lorsqu’il nous conte les événements. Un sourire triste parfois, décontenancé par une réalité qui outrepasse ses droits et qui défie l’imagination. Notre préférée, d’une nostalgie irréversible, est la nouvelle intitulée « Hiver assassin »… L’ouvrage terminé, on se dit juste que deux ou trois histoires en plus, ça ne nous aurait pas fait de mal…Et Gilles Warembourg, une fois de plus, nous laisse orphelins jusqu’à son prochain roman…Lydie George, pour Côte d’Opale Magazine (février/mars 2010)