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Mar 09

Philippe DECLERCK : « Le Manchot à peau noire (L’embaumeur 8) »

 Editions L’atelier Mosésu (2015) collection L’embaumeur, 13 €

La savoureuse collection « L’embaumeur » présente les aventures d’un héros pas comme les autres, Luc Mandoline, un thanatopracteur itinérant, ex-légionnaire, souvent aidé par Elisa, journaliste et amie d’enfance (une femme battue qu’il aime platoniquement), qui s’intéresse aux décès par trop suspects, aux personnages trop bizarres, et qui  devient un enquêteur non assermenté qui cherche la vérité à tout prix. Chacun des huit tomes déjà parus de la collection est écrit par un auteur différent (comme Michel Vigneron, Maxime Gillio, Claude Vasseur ou Jess Kaan … auteurs que nous connaissons bien et… que nous aimons beaucoup) sur le modèle d’un autre personnage célèbre dans le monde du Polar « Le Poulpe ».

Pour cette huitième aventure de l’aventurier manipulateur de cadavres, l’éditeur a changé de format, fini le livre de poche mais la présentation en est tout aussi réussie et plus agréable pour le lecteur vieillissant à la vue basse. Pour l’écriture, c’est Philippe Declerck qui est aux commandes. Ce mervillois d’origine s’est auparavant illustré dans la collection « Polars en Nord » (chez Ravet-Anceau) qu’il a enrichie de cinq romans. Dans ce récit, alors qu’il prépare un corps pour son inhumation, Luc Mandoline constate que c’est la deuxième fois en cinq mois qu’il travaille sur le cadavre d’un homme noir sans nom, torturé et mutilé. La répétition des faits, qui n’a pas été relevée par la police, l’interpelle.  A l’aide de Max, ami d’enfance devenu policier, et d’Elisa, il met à jour une série de meurtres de natifs d’Ouganda. Mais, parfois l’intérêt des états passe avant celui de la justice… Et c’est en Afrique que Luc rééquilibrera les plateaux de la Justice.

Le début du roman nous dépeint un Luc Mandoline plus homme ordinaire que héros : il a des problèmes de communication avec son père, des soucis d’argent aussi, il fume et boit trop à mon avis, il vit une relation amoureuse importante durant son enquête (il va même jusqu’à accueillir la Belle chez lui !) . Vers la fin du récit, il redevient un homme d’action froid et sans scrupule. Différent dans l’ambiance des autres opus, Philippe Declerck nous livre une intrigue intéressante qui se lit rapidement (beaucoup de dialogues qui allègent le propos), peut-être trop rapidement (j’avoue qu’il ne m’aurait pas déplu que  certains passages de l’histoire soient plus développés…). Mais, ne boudons pas notre plaisir : c’est un roman très agréable dans une collection fort réussie.

 

Didier Hanquez

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